Naissances d’automne dans les prés

Même si les vêlages ont lieu presque toute l’année dans notre ferme, l’automne c’est une des saisons principales des vêlages. C’est le moment critique de la vie des vaches (et des veaux bien sur). Nous allons donc avoir beaucoup de joie de voir arriver ces petits mais aussi parfois un peu de stress.

A la gourinière nous avons choisi de laisser nos vaches vêler aux champs, pour des raisons sanitaires principalement et aussi car 95% des fois cela se passe bien tout seul. Bien entendu les prés ou pâturent les vaches à vêler sont près du bâtiment pour pouvoir intervenir facilement en cas de problème.

Il y a quinze jours, le samedi matin ou il a tant plu, une génisse (une vache n’ayant pas encore eu de petit) s’est mise à faire son veau. Au bout d’un moment on s’est rendu compte qu’elle ne s’en occupait pas. Et oui l’instinct maternel ce n’est pas toujours inné… Et vu qu’il pleuvait à seaux, le veau restait couché, trempé, dans le froid. On les a rentrés en bâtiment, pour pouvoir donner du colostrum au veau car il faut qu’il tête assez vite ce lait, riche en anticorps, après la naissance. La mère refusait toujours de s’occuper de lui elle lui donnait des coups de patte, il a fallu l’attacher et mettre le veau devant la tétine pour qu’il la trouve et arrive à être autonome. C’est un moment délicat, il faut être calme pour ne pas énerver la vache qui était paniquée et il faut arriver à faire têter le veau pour le sauver. pendant quelques jours, il a fallu attacher la mère une partie de la journée pour que son petit puisse têter, et qu’il ait assez de volonté pour y aller malgré les coups de patte. Maintenant il arrive à têter tout seul et sa mère s’est un peu calmée, la relation s’est établie, mais ce n’était pas gagné…

Le lundi d’après, à 8h en allant au champs voir les vaches, il y en a une qui avait perdu les eaux et dont la poche était ouverte. Problème: on ne sait pas depuis quand le travail a commencé, et il est possible que le veau soit mort. Dans tous les cas il faut l’aider. On l’a donc ramenée au bâtiment et on a sorti la vêleuse. C’est un forceps pour les veaux sauf que chez eux ce sont les pattes qui arrivent en premier c’est donc plus facile pour les aider à sortir. Peu de temps après on était soulagé en voyant que le veau était vivant. Mais il n’était pas sorti pour autant. C’était un gros veau que sa mère n’aurait sans doute pas sorti toute seule. Ce fut un vêlage difficile mais quelle satisfaction quand après avoir tous fait tant d’efforts (la vache, le veau et nous), tout le monde est en vie. Sa mère le lèche aussitôt, et, au bout de quelques minutes, le petit essaye de se lever sous les coups de langues stimulants et affectifs de la vache. Il ne va pas tarder à têter…

Depuis les naissances continuent mais sans avoir besoin de nous, c’est bien aussi…